mercredi 22 février 2017

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mardi 21 février 2017

Les Cosaques du Kouban (Ivan Pyryev, 1949) Кубанские казаки (Иван Пырьев, 1949)


Il y a quelques années, en découvrant le passionnant documentaire « East Side Story » (Dana Ranga, 1997 / disponible en DVD Z1) sur l’histoire du Musical communiste, j’avais été très enthousiasmé et intrigué par l’extrait d’un film dont je n’avais jamais entendu parler : « Kuban Cossacks ». Après l’avoir cherché en vain pendant longtemps, j’ai enfin pu le voir en intégralité sur le site cinema.mosfilm.ru, la caverne d’Oleg Baba entièrement consacrée au cinéma russe et soviétique. Depuis, « Les Cosaques du Kouban » est sans doute l’un des films que j’ai le plus vus et revus, en entier ou par séquences. Un film qui compte.
« Les Cosaques du Kouban » (« Kubanskie Kazaki » en son titre original / « Kuban Cossaks ») est l’un des grands exemples du Musical soviétique, un genre très populaire dans la Russie d’alors. Réalisé en 1948 et sorti en 1949 dans les salles d’URSS, le film raconte en près de deux heures l’histoire simple de deux responsables de kolkhozes (les fermes collectives soviétiques) concurrents qui se retrouvent à l’occasion d’une fête foraine agricole et sont tiraillés entre leurs tensions professionnelles dûes à la « saine compétition soviétique socialiste » et leur attirance sentimentale mutuelle. Gravitent autour d’eux plusieurs personnages de l’un ou de l’autre des kolkhozes qui eux aussi, vont connaître le tumulte et l’épiphanie. Une sorte de « State Fair » de derrière le rideau de fer.
Le film a été réalisé par Ivan Pyryev (1901-1968), l’un des figures les plus influentes du cinéma soviétique. Récompensé par six Prix Staline entre 1941 et 1951 et directeur des studios Mosfilm de 1954 à 1957, Pyryev avait connu le succès avec deux autres Musicals avant celui-ci : « La porchère et le berger » (1941) et « La balade de Sibérie » (1947) mais c’est avec « Les Cosaques du Kouban », entrepris dans la foulée du précédent, qu’il allait savourer le triomphe à l’échelle soviétique : plus de 40 milions de spectateurs. Son chef-d’œuvre devait venir quelques années plus tard avec un film à la plastique extraordinaire : « L’idiot » d’après Dostoievsky (1958).
Ivan Pyryev (1901-1968)
En découvrant et en revoyant « Les Cosaques du Kouban », on prend la mesure du talent de Pyryev, qui réussit à transformer une bluette sentimentale en un morceau de cinéma d’un rare lyrisme, porté c’est vrai par la splendide partition composée pour le film par Isaak Dunaevskii à partir de mélodies traditionnelles et des modèles de l’opérette. La prouesse est d’autant remarquable qu’un Musical agricole n’est pas sur le papier le sujet le plus gracieux qu’on puisse imaginer : les moissonneuses-batteuses n’ont a priori pas la légèreté de la danseuse-étoile Maya Plisetskaya. Et pourtant !
« Les Cosaques du Kouban » commence par une longue séquence musicale montrant les travaux des champs dans un kolkhoze. Après quelques plans des espaces infinis des blés sous l’immensité du ciel bleu et les paysans qui travaillent en rythme, une moissonneuse-batteuse fait son entrée sur l’écran par la gauche. La musique s’exalte, les chœurs s’élèvent et on est parti pour plus de cinq minutes hypnotiques qui propulsent d’emblée le film vers les sommets du genre musical. Cette séquence introductive (c’est celle qui figure – fragmentaire – dans le documentaire « East Side Story ») qui nous présente tous les personnages principaux de l’histoire ne sera dépassée dans le film que par la sublime séquence finale qu’elle préfigure en miroir.
Cette première séquence devrait être étudiée dans toutes les écoles de cinéma au même titre que la scène des escaliers d’Odessa d’Eisenstein : ici, l’art de la composition des plans (qui utilisent sans compter le fameux « rythme ternaire » cher au cinéma soviétique) et du montage portent l’accord entre image et musique à un stupéfiant niveau de perfection. On retrouve le même dynamisme de l’écriture cinématographique à la fin du film, avec le ballet des machines dans les champs et les ouvrières chantantes.
Bien sûr, tout cela est au service d’une propagande outrancière qui fait l’apologie du travail communautaire et de l’égalité hommes-femmes dans les tâches au service de la collectivité. « Les Cosaques du Kouban » est un film pour la distraction du peuple qui pimente (au piment rouge, cela va sans dire) chaque scène de références appuyées à la nécessité de l’effort collectif dans ces temps de reconstruction de l’après-guerre. Staline lui-même fut un fervent admirateur du film (c’est lui qui lui trouva son titre) qui proposait une vision lyrique et idéalisée du monde agricole et du territoire soviétique (ici, la région du Kouban, une steppe à blé au Sud de l’URSS irriguée par le fleuve du même nom et bordée en partie par la Mer Noire). Il faut dire au passage que Staline était un cinéphile vorace qui dans les dernières années de sa vie se faisait projeter toutes sortes de films internationaux dans les salles privées qu’il avait aménagées dans ses diverses résidences et dont la collection personnelle des bobines de Goebbels lui avait rapportée de Berlin par l’Armée Rouge en 1945 (le genre préféré de Staline était d’ailleurs la comédie musicale agricole, dont « Volga-Volga » de 1938 et ces « Cosaques du Kouban »). Mais plus tard, le film fut banni (Khrouchtchev l’attaqua violemment lors d’un congrès du parti en 1956) et mis au placard parce qu’il dépeignait une fantaisie qui ne collait plus avec la volonté de plus grande transparence du nouveau régime : on se rappelait alors qu’au moment de la sortie du film, l’URSS était au bord de la famine malgré la profusion alimentaire montrée à l’écran. Le Purgatoire dura jusqu’à sa restauration par Mosfilm en 1968 (sous Brezhnev), qui lui restitua ses couleurs tout en lui retirant quelques passages et répliques d’obédience un peu trop stalinienne. Aujourd’hui, le film est régulièrement rediffusé sur Perviy Kanal et Rossija 1, les deux principales chaînes de TV russes ainsi que sur le câble : il est toujours très regardé par les russes de toutes générations qui y trouvent le charme nostalgique d’un temps révolu, une captation précise de ce qu’on appelle « l’âme russe » et surtout des chansons qui sont devenues des classiques immortels de la culture populaire.
Les scènes-clés du film sont principalement musicales, comme l’introduction et la fin, mais elles s’organisent autour du cœur du film, la longue séquence de la fête foraine qui commence avec un discours à la tribune du leader du parti local (qui ressemble, et ce n’est pas fortuit, à Staline) et se poursuit dans les allées de la fête et dans une salle de spectacle où sont présentées plusieurs animations musicales sous les applaudissements des spectateurs et les banderoles dédiées à la gloire des ouvriers des champs. Si la fête foraine elle-même peut sembler un peu trop luxueuse, la merveilleuse séquence du théâtre est une évocation très juste des spectacles organisés dans les Maisons de la Culture soviétiques pour les populations provinciales à la fin de la saison agricole. Chœurs féminins chantant des chansons mélancoliques, Cosaques effectuant leurs acrobatiques danses folkloriques, grands-mères espiègles entonnant en duo des couplets humoristiques (des « tchastouchki »), hommes forts faisant des démonstrations de levage de poids… enchantent le public qui communie laïquement dans une célébration de l’âme russe.
La place primordiale de la femme dans le modèle soviétique est très bien évoquée dans le film qui met donc en scène Galina, l’énergique responsable d’un des deux kolkhozes, qui passe une grande partie de l’histoire à affronter Gordey, son homologue de l’autre ferme et son soupirant de longue date. Galina est une veuve de « la Grande Guerre Patriotique » (la Seconde Guerre Mondiale) qui conduit avec fermeté le tracteur et ses troupes et qui défie Gordey (un ex-militaire que la guerre a fortement marqué) dans une course de carrioles qu’elle perd volontairement afin de laisser lui laisser l’honneur de la victoire. Dans un autre registre, la jeune Dasha affronte son oncle et les dignitaires pour pouvoir vivre son amour avec un jeune homme du kolkhoze concurrent. Bien sûr, l’amour triomphera. Les femmes sont donc la colonne vertébrale de ce film qui place les hommes dans une très étonnante position d’infériorité à laquelle le cinéma occidental n’a pas du tout habitué ses spectateurs. C’est l’un des multiples attraits du film.
« Les Cosaques du Kouban » fourmille par ailleurs de moments cinématographiques étonnants, notamment dans son utilisation (on pourrait dire recyclage) de modèles visuels préexistants : en plus des multiples compositions ternaires héritées d’Eisenstein et utilisées de façon subtile et discrète, on peut découvrir des références vraisemblables, et alors très surprenantes, à plusieurs films hollywoodiens auxquels Pyryev, de par sa place dans l’industrie du cinéma soviétique, avait de toute évidence accès. Ainsi, une grande scène de bal dans une maison communautaire renvoie directement à la célèbre scène de bal d’ « Autant en emporte le Vent » (le décor, la chorégraphie, le placement de la caméra, le travelling sur les danseurs puis le retour sur le héros au buffet sont saisissants de ressemblance avec un même plan qui se termine sur Clark Gable dans « Gone with the Wind ») et la séquence de la course de carrioles n’est pas sans faire penser à celle de « Ben-Hur » (dans sa version de 1925 puisque celle de 1959 n’existait pas encore). Quand Moscou rencontrait Hollywood ?
Quant aux acteurs, s’ils sont inconnus de la plupart des cinéphiles de l’Ouest, ils sont de grands noms du cinéma soviétique. Marina Ladynina (1908-2003), dans le rôle de Galina, fut l’une des principales égéries du cinéma stalinien et une habituée des réceptions du Kremlin. Elle était aussi, à l’époque du film, l’épouse du réalisateur et l’interprète récurrente de ses films. Sa carrière s’arrêta net avec la mort de Staline en 1953. Sergei Lukyanov (1910-1965), dans le rôle de Gordey, incarna souvent l’archétype de l’homme soviétique viril et assuré avant son décès prématuré. Et comment oublier le lumineux visage de Klara Luchko (1925-2005), qui devint une superstar à vingt-quatre ans du jour au lendemain avec le triomphe du film à sa sortie en 1949. Quand elle est à l’écran, le spectateur ne peut pas ne pas la regarder tant son charisme et sa photogénie sont admirables. L’actrice est encore aujourd’hui – comme elle l’a été autrefois – la grande révélation du film.
Il faut aussi mentionner la couleur du film (qui fut le cinquième film soviétique à être tourné en couleurs) dont le procédé Magicolor accentue les teintes primaires, notamment le rouge, en donnant aux images une identité très « conte illustré » qui s’accorde parfaitement avec le genre du Musical. La scène de la fête foraine est en ce sens, une véritable gourmandise chromatique.
Et puis il y a cette fabuleuse séquence musicale finale au cours de laquelle, après que Gordey ait rejoint à bride abattue Galina dans un chemin communal, celle-ci l’emmène avec elle dans sa carriole vers un futur qu’on imagine heureux. Quelques secondes plus tard, ils arrivent en voiture dans un champ où ils retrouvent tous les personnages du film et des dizaines de figurants et se lancent en chœur dans une chanson toute à la gloire de la terre russe, des ouvriers et ouvrières agricoles et du monde soviétique qui « sera là jusqu’à la fin des Temps ». On retrouve alors les moissonneuses-batteuses, les paysannes sur les machines dont le vent s’engouffre dans les jupes et le ciel immense. La musique et le chant atteignent un sommet de lyrisme dont je connais très peu d’exemples dans le Musical, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs. Le film se termine sur tous les acteurs qui marchent en chantant vers la caméra alors que celle-ci s’éloigne dans un long travelling arrière, découvrant un drapeau rouge flottant au vent et la ronde des machines agricoles. Et quand tous les acteurs disent au revoir aux spectateurs en leur faisant des grands signes de la main sur les derniers accords de la partition, on ne peut s’empêcher de sentir un frisson nous parcourir l’échine. On en viendrait presque à rêver de se retrouver dans les steppes du Kouban en 1949, au temps merveilleux du Petit Père des Peuples.
« Les Cosaques du Kouban », cette oeuvre formidable qui se prête à d’innombrables niveaux de lecture, est assurément un film-somme du cinéma soviétique. C’est aussi – et encore aujourd’hui – l’un des films les plus controversés de ce cinéma : les historiens du cinéma russes continuent à se déchirer sur son degré de génie ou d’irresponsabilité. Au-delà de ces querelles, « Les Cosaques du Kouban » est surtout un chef-d’œuvre du genre Musical tout court. Son inaccessibilité dans l’Ouest pendant des décennies est aujourd’hui révolue grâce à Mosfilm et à son site web incontournable (vous pouvez le voir ici gratuitement avec sous-titres anglais) ou sur YouTube. N’oubliez pas de monter le volume pour vous immerger dans la splendide partition de Dunaevskii. « Les Cosaques du Kuban », que je rêve de voir un jour sur grand écran, est entré d’un coup dans mon Panthéon du genre. Ce qui n’est pas peu dire.

Cosaques du Kouban (Les)
(КУБAНСКИЕ КAЗAКИ)

Film de fiction, U.R.S.S., 1949, de Ivan Pyriev, en couleur/noir et blanc, sonore.
Réalisation : Ivan Pyriev Scénario : Nikolaï Pogodin Interprètes : Marina LadyninaSergueï LukianovVladimir VolodinAlexandre Khvylia,Sergueï BlinnikovClara LutchkoEkaterina SavinovaVladlen DavydovAndreï PetrovYouri LioubimovBoris AndreevValentina Telegina,Konstantin Sorokin Musique : Isaak Dounaievski Image :Valentin Pavlov
Production : MOSFILM, U.R.S.S., 1949
Durée : 111 minutes.
Version originale : russe
Résumé :
Ivan Pyriev est l’inventeur de la comédie musicale kolkhozienne, qui fusionne folklore et propagande. Nous avons ici une opérette en couleurs, dont l’action est située dans le grenier à blé de l’Union Soviétique, et qui illustre parfaitement le goût officiel de l’époque. La célébration jdanovienne des joies de la vie soviétique atteint son apogée avec ce film . Quoique l’URSS soit au bord de la famine en cette fin d’après-guerre, la table des kolkhoziens est abondante et la vie est une splendide promenade dans un riche paysage.
L’intrigue est réduite au strict minimum : deux kolkhozes sont en concurrence, l’un dynamique, l’autre retardataire. Le président du kolkhoze retardataire tombe amoureux de la présidente du kolkhoze progressiste. Ces deux personnages fonctionnent comme des réincarnations de personnages de vaudevilles et d’opérettes de tournées provinciales dans la Russie du XIXe siècle.
Le rôle de Galina Peresvetova est interprété par Marina Ladynina, actrice fétiche et épouse de Pyriev, avec lequel elle a tourné la plupart de ses comédies musicales : La riche fiancée (1937), Les Tractoristes  (1939), La Porchère et le berger (1941), A six heures après la guerre (1944), et enfin Les Cosaques du Kouban.
La musique de Dounaevski consiste en un collage de thèmes inspirés du folklore et d’opérettes traditionnelles.
Ce film a eu un immense succès auprès du public soviétique (2e place du box-office soviétique en 1952 : 40,6 M spectateurs).
Orientations bibliographiques :
Maja TUROVSKAJA, “I.A. Pyr’ev i ego musykal’nye komedii. K probleme žanra », Kinovedčeskie zapiski, 1, M, 1988 ;
Richard TAYLOR, “Singing on the Steppes for Stalin: Ivan Pyr’ev and the Kolkhoz Musical in Soviet Cinema », Slavic Review, vol. 58, n° 1, printemps 1999, p. 143-159 ;
id.,”La comédie musicale stalinienne : quelques propositions”, in Natacha Laurent (dir), Le cinéma “ stalinien ». Questions d’histoire, Toulouse, Privat, 2003, p. 83-94 ;
sur Dounaïevski: E.A. GROŠEVA (dir), I.I. Dunaevskij. Vystuplenija. Stat’i. Pis’ma. Vospominanija, M, 1961 ;
Matthias STADELMANN, Isaak Dunaevskij — Sänger des Volkes. Eine Karriere unter Stalin, Cologne, Böhlau, 2003, 505 p. ;
Bernard EISENSCHITZ éd., Gels et Dégels. Une autre histoire du cinéma soviétique, Paris, Centre Pompidou-Mazzotta, 2002, voir encart sur la biographie de I. Pyriev, p. 127-130 ;
voir extraits des films où joue Marina Ladynina) ainsi que sa filmographie dans l’émission de télévision (soviétique) “Gros plan” (documentation Iconothèque / F2FP).

Маковский Владимир Егорович Картины и биография



 
Владимир Егорович Маковский (26 января (7 февраля) 1846, Москва — 21 февраля 1920, Петроград) — русский художник-передвижник, живописец и график, педагог, мастер жанровой сцены; академик (1873), действительный член Петербургской Академии Художеств (1893). Брат К.Е. Маковского.

Маковский Владимир Егорович. Автопортрет. 1905
Владимир Маковский родился в семье видного деятеля искусств Егора Ивановича Маковского, одного из основателей Московского училища живописи, ваяния и зодчества. Мать художника, Любовь Корниловна (Корнильевна) Маковская (урождённая Моленгауер), обладала красивой внешностью и чудесным, редким по силе и красоте тембра голосом, её выступления перед публикой проходили с большим успехом. Маковские занимали квартиру на набережной Москвы-реки, откуда сквозь высокие светлые окна открывался живописный вид на набережную, на Кремль с его древними башнями, дворцами и храмами. С детства Владимира окружала атмосфера искусства. В доме отца собирались известные люди — Глинка, Гоголь, Щепкин, Брюллов, Тропинин… Устраивались литературные, рисовальные и музыкальные вечера. В семье было пятеро детей — старшая дочь Александра, сыновья Константин, Николай, Владимир и младшая дочь Мария. Эта семья дала целую плеяду деятелей искусства – ими стали четверо детей Егора Ивановича и трое внуков.

Тропинин Василий Андреевич. Портрет Любови Корниловны Маковской. 1830-е.

Маковский Владимир Егорович. Портрет Егора Ивановича Маковского. 1880

Маковский Константин Егорович. Портрет Владимира Егоровича Маковского в детстве. 1854
От матери Владимир унаследовал красивый голос, учился играть на гитаре и скрипке, довольно рано начал рисовать. Первые уроки изобразительного искусства Маковский брал у В.А. Тропинина. В пятнадцать лет он написал жанровую картину «Мальчик, продающий квас» (1861).

Мальчик, продающий квас. 1861
С 1861 по 1866 год Владимир учился в Московском училище живописи, ваяния и зодчества у продолжателя Венециановской школы С.К. Зарянко и Е.С. Сорокина. Училище Владимир закончил с серебряной медалью и званием классного художника III степени за работу «Литературное чтение». После окончания училища Маковский отправился в Петербург и поступил в Академию Художеств, где успешно учился.

Литературное чтение. 1866
Лица, изображенные художником, портретны. Пожилой человек – отец художника Егор Иванович Маковский, молодая девушка справа – невеста художника Анна Петровна Герасимова.

Маковский Константин Егорович. Портрет В.Е. Маковского, брата художника. 1868
В 1969 году, 23 лет отроду, женился на Анне Петровне Герасимовой (1848-1898) и жил с семьёй в доме отца, пользуясь его поддержкой. В этом браке родились два сына- Александр (1869-1924), будущий живописец, руководитель художественного училища при Академии художеств и Константин (1871-1926), ставший впоследствии архитектором. Для заработка Владимир вынужден был выполнять всевозможные заказы: рисовал для различных московских иллюстрированных изданий, расписывал плафоны и занимался даже иконописью. Эти несвойственные его таланту работы очень тяготили художника, отнимали много времени и внимания.

Маковский Владимир Егорович. Деспот семьи. В мастерской художника. 1893
Сюжет картины можно считать автобиографическим. Она написана в 1893 году, во время работы над заказом для храма Христа Спасителя в Борках, причём одна из неоконченных икон, изображенных на картине, – копия его «Преображения» для Спасова монастыря. Примечательно, что в качестве работы для заработка художник изобразил именно свои занятия иконописью.

Маковский Владимир Егорович. Портрет Анны Петровны Герасимовой. 1880
С рождением в 1869 году первого ребёнка, сына Александра, у Маковского проявляется интерес к детской тематике («Крестьянские мальчики», «Пастушки», «Ночное»). За картину «Крестьянские мальчики в ночном стерегут лошадей» Маковский получил звание «классного художника первой степени с золотой медалью Виже-Лебрень за экспрессию». Картина «Игра в бабки» стала первой картиной Маковского, купленной П.М. Третьяковым для своей галереи, что означало признание его как художника.

Крестьянские мальчики в ночном стерегут лошадей. 1869

Ночное.

Пастушки. 1903

Игра в бабки. 1870

Крестьянские мальчики. 1880
В 1870 году на выставке Московского общества любителей художеств была представлена его картина «В приёмной у доктора», где с мягким юмором изображён священник, увлечённо разъясняющий старушке свой «верный» рецепт от зубной боли. Внимание к деталям и, главное, тёплая ирония напоминают о традиции П.А. Федотова. Картина имела успех, а её автору прочили славу жанриста. Интерес к «маленькому человеку», его горестям и радостям отныне стал лейтмотивом произведений художника. Тем же юмором проникнуты его картины начала 1870-х гг.: «Любители соловьиного пения», «Получение пенсии», «Псаломщики».

В приёмной у доктора. 1870

Любители соловьиного пения. 1872-1873

Получение пенсии (др. назв. «Сцена в казначействе при получении пенсии»). 1876

Псаломщики. 1870
В 1872 он стал членом Товарищества передвижных художественных выставок. С самого начала был одним из наиболее деятельных членов Товарищества, участвовал почти во всех выставках, а с 1874 года его избрали членом правления.

Крамской Иван Николаевич. Портрет Маковского Владимира Егоровича. 1887
Постепенно юмористическая окраска картин Маковского становится несколько иной. В них появляются тревожные ноты, напоминающие зрителю о человеческой несправедливости, об униженных и оскорблённых. В картинах «Посещение бедных», «Толкучка», «В передней», «Ожидание. У острога», «Ночлежный дом» и других художник показывает убогую жизнь городской бедноты, яркие контрасты между нищетой и достатком.

Ожидание. У острога. 1875

Ночлежный дом. 1889

Толкучка. 1875

Посещение бедных. 1874

В передней. 1884
В 1879 г. Маковский создал картину «Осужденный», где с явным сочувствием изобразил молодого народовольца, выходившего из зала суда в сопровождении жандармов. Горе его бедных стариков родителей лишь подчеркивало драматизм произведения, которое, по словам В.В. Стасова, «глубоко и сильно копнуло современную жизнь».

Осужденный. 1879

Крах банка. 1881
Одно из значительных полотен художника, повествующее о трагической повседневности, – это «Крах банка». Маковский показал чувства и переживания людей, вложивших свои последние сбережения в банк, потерпевший крах. Глубоким сочувствием к городской бедноте проникнута картина «Свидание», перекликающаяся с сюжетом чеховского рассказа «Ванька». Тем же щемящим чувством отмечена и картина «На бульваре», вновь затрагивающая темы города и деревни. Живописными достоинствами отмечена и другая работа художника – «Объяснение», с тонким лиризмом изображающая молодого студента и девушку в минуты решительного объяснения.

На бульваре. 1886-87

Свидание. 1883

Объяснение. 1889-1891
С 1882 по 1894 Маковский преподавал в МУЖВЗ, заняв место ушедшего из жизни В. Г. Перова. В это время он писал иконы для церкви и часовни в Борках. В 1892 году ему было присвоено звание профессора. Вплоть до 1894 года он жил и работал в Москве в доме Дворцового ведомства у Каменного моста близ Храма Христа-Спасителя, для росписи которого сделал несколько эскизов. На VII выставке ТПХВ Маковский представил работы, также связанные с образами народников, – «Узник» и «Оправданная». К той же тематической серии можно отнести и картину «Вечеринка», живо передававшую атмосферу собраний и споров, столь привычных в те годы среди молодёжи и студентов.

Оправданная. 1882

Вечеринка. 1875-1897

Узник. 1882
В 1894 г. художник покинул родную Москву и отправился в Петербург, где тогда в Академии Художеств проходила реформа преподавания. Ему было предложено возглавить класс жанровой живописи. В связи с новым уставом Академии художеств был изменён и её преподавательский состав. В качестве профессоров были приглашены Репин, Куинджи, Шишкин. В 1895 он был назначен ректором Академии. Учениками Маковского были А. Е. Архипов, В. Н. Бакшеев, Е. М. Чепцов, В.А. Кузнецов. Почти до последних дней В.Е. Маковский занимал должность руководителя жанровой мастерской в Высшем художественном училище Академии.

Автопортрет. 1893
Маковский по-прежнему много путешествует. В путешествиях за границу он всё время старается проводить в музеях или работать на пленэре. Много дали ему поездки на Волгу. На выставках была представлена целая серия его волжских работ. В 1896 году художника пригласили присутствовать на коронации императора Николая II в Москве, где он стал свидетелем трагедии на Ходынском поле. Гибель сотен людей потрясла Маковского; его впечатления отразились в картине «Ходынка» и «Похороны жертв Ходынки», которая долгое время была запрещена цензурой.

Ходынка. 1897

На Ваганьковском кладбище. Похороны жертв Ходынки. 1896-1901
Овдовев, Владимир Егорович некоторое время жил с матерью Любовь Корниловной и сестрой Александрой в скромной квартирке на Лиговке. Но вскоре женился во второй раз на певице Ольге Андреевне (Макаровой?) (1866-1924). С супругой они поселились в академической квартире на четвёртой линии Васильевского острова. Тёплая квартира, температура которой была изумительно ровная – казённых дров отпускалось без всякого счета, и уют, созданный новой женой, неохотно выпускали Владимира Егоровича в мастерскую к ученикам. В основном он работал дома.

Маковский Константин Егорович. Название в интернет-галереях: Портрет Ольги Степановны Маковской, жены В.Е. Маковского, брата художника. Дата создания- 1864.
С этим портретом явная путаница. Во-первых- перепутано отчество второй жены Владимира Маковского, её имя- Ольга Андреевна, о чём свидетельствует надпись на надгробной плите их общей могилы (см. ниже). Во-вторых- Анна Петровна- первая жена Владимира Егоровича, умерла в 1898 году, а Ольга Андреевна никак не могла быть женой художника в 1864 году, она ещё не родилась. Так как на картине ясно указан год (слева)- 1864, выходит на портрете не Ольга Андреевна, а Анна Петровна.

Скан из книги «Исторические кладбища Санкт-Петербурга», Юрий Пирютко.

Игнатьев Михаил Иванович. Художник В.Е. Маковский с невестой. 1900
Снова непонятно- какая невеста? Если первая, то сходится всё, кроме даты создания картины, конечно, если она не была написана позже, по памяти. В 1900 году Владимир Егорович был уже седым, почтенным мужем, а значит- на картине первая невеста.
Жил Маковский по сравнению с другими, в особенности московскими членами Товарищества, богато, имел в банке значительный для художника капитал, но всё, что он имел, не давалось ему легко, а было выработано упорным трудом, постоянной, систематической работой. Весь день у него был разбит на часы, и для каждого часа было свое задание: утром шёл в студенческую мастерскую, работал у себя, после обеда и краткого отдыха занимался музыкой. Участвовал во многих заседаниях, комиссиях и находил время для театра и концертов, не говоря уже о еженедельных собраниях у него дома.

Друзья-приятели. 1878
Музыкой начал заниматься уже в зрелом возрасте под руководством хороших учителей. В музыке добился того, что недурно играл на скрипке и разбирал довольно трудные партии, главным образом классиков. «Я не знаю какое искусство люблю больше, – говорил он, – живопись или музыку… Каждый день я, бросая кисть, берусь за смычок и играю, один, для себя…». Он хорошо играл на гитаре и пел, но особенно увлекался скрипкой. Он приобрел даже уникальную скрипку Гварнери и очень гордился ею. В домашних концертах, главным образом в классических трио и квартетах, он постоянно вёл партию скрипки, причём его исполнение отличалось большой музыкальностью и мастерством.

Фотогравюра с портретом и дарственной надписью В. Маковского.
Вот что пишет об этом известный искусствовед Борис Зотов: «Маковский, известный композитор Танеев и художники-передвижники Мясоедов, Минченков и Брюллов (племянник «Великого Карла») собирались по вечерам, когда уже нельзя было работать красками. В упоении играли сложнейшие вещи Гайдна, Моцарта и Бетховена.». Дочь Третьякова, Вера Павловна (в замужестве Зилоти), вспоминала: «Одним из самых очаровательных, тонких, душевных людей, которых я знала в жизни, был Владимир Егорович Маковский. Был он привлекателен и своей внешностью… Любил музыку до безумия… Было и осталось впечатление, что в душе его жил целый мир поэзии, романтики».

Музыкальный вечер. 1906

Гитарист. 1879
Картины Маковского были очень дороги: сотни и тысячи рублей. Покупателями являлись, конечно, только лица, обладавшие большим капиталом, аристократы, двор, иногда музеи: Академии или Александра III, редко Третьяковская галерея, которая во времена позднего передвижничества, после смерти Третьякова, почти перестала приобретать вещи старых передвижников, находя, что они уже сказали своё и к прежнему ничего прибавить не смогут. Революционная ситуация в России нашла отражение и в произведениях «Допрос революционерки» и «Девятое января 1905 года на Васильевском острове». Однако, жанрист по природе, Маковский не смог подняться в этих картинах до больших исторических обобщений. Лучшими в его творчестве продолжают оставаться незатейливые и правдивые бытовые сценки. С 1905 года Маковский- действительный статский советник.

Допрос революционерки. 1904

Этюд к картине 9 января 1905 года на Васильевском острове. 1905

Этюд к картине 9 января 1905 года на Васильевском острове. 1905

Девятое января 1905 года на Васильевском острове. 1905
В 1915 году Товарищество передвижных художественных выставок чествовало его как одного из старейших и преданнейших своих членов. После февральской революции 1917 года его ещё собирались сделать президентом Академии художеств. Но после октября 1917-го всё резко изменилось. Академию закрыли, Маковского отправили на пенсию. Он ещё попытался соответствовать новым требованиям, новой власти, новому времени. За несколько месяцев до смерти им был написан эскиз гуашью, имевший авторскую надпись: «Большевики. Сторожевой пост. Декабрь 1919 год» (Гос. Третьяковская галерея). и «Новое время». Но это уже были совсем слабые работы. Он продолжает жить в Петрограде и до последних дней не оставляет творческой работы. Cвыше четырёхсот картин, множество иллюстраций и акварелей выполнил художник за свою долгую творческую жизнь.

В мастерской. 1920 / Художник в своей студии.

Автопортрет.
Умер Владимир Егорович Маковский 21 февраля 1920 года. Похоронен в Петрограде на Смоленском православном кладбище.