vendredi 2 mars 2018

ENFANTS AU GOULAG – TÉMOIGNAGES



ENFANTS AU GOULAG – TÉMOIGNAGES



Un documentaire poignant sur les plus jeunes victimes des camps staliniens. Nous avons rencontré et recueilli les témoignages de ceux qui vivent encore à Karaganda, la plus grande colonie pénitentiaire du Kazakhstan. Ils nous ont reçus chez eux pour nous livrer, chacun, leur récit d’un enfer carcéral qui n’épargnait même pas les nourrissons.
Al’âge où les enfants connaissent l’innocence et l’insouciance, ils ont enduré les camps, la faim, la maladie et la violence. Ni leur père ni leur mère n’étaient là quand la mort rôdait autour d’eux. Les uns sont nés dans les camps, les autres y ont été expédiés tout petits parce que leurs parents avaient été jugés «ennemis du peuple» ou «éléments contre-révolutionnaires», d’autres encore sont nés d’amours clandestines au goulag. Quand ils ne sont pas issus d’un viol commis par un gardien sur une détenue dans l’obscurité d’un baraquement. Plus de cinquante ans se sont écoulés depuis la fin du stalinisme et de l’arbitraire qu’il incarnait. Pourtant, leurs yeux s’embuent encore et des sanglots les étouffent lorsqu’ils évoquent cet épouvantable passé. Ils ont beau avoir refait leur vie et fondé une famille, ils ont beau contempler leurs petits-enfants avec amour, rien n’efface ces souvenirs d’horreur. Pas même le grand âge et les accès de sénilité dont souffrent certains d’entre eux, comme si les privations, les coups et la peur s’étaient imprimés à jamais dans leur mémoire en lettres de larmes et de sang.
Nous les avons retrouvés à Karaganda, une ville du nord-est du Kazakhstan. Ici, tout n’est que goulag. Tout rappelle les zeks (prisonniers) expédiés par Staline vers les steppes. Dans ce bassin minier, qui regorge de houille et de cuivre, où l’Union soviétique a implanté des combinats sidérurgiques, l’ensemble pénitentiaire du « Karlag » regroupait des dizaines de camps différents. Tout ce qui est sorti de terre à cette époque est dû au travail des victimes du tyran. Les immeubles staliniens de la ville ont été bâtis pas des forçats. Comme les routes et les chemins de fer. Les gueules noires qui abattaient le charbon dans les profondes galeries et les ouvriers qui suaient devant les hauts fourneaux étaient aussi détenus ou déportés. Ainsi que les paysans des fermes collectives…
Staline et ses sbires du NKVD, l’ancêtre du KGB, se sont servis du Kazakhstan comme d’un déversoir : un million de détenus y ont été envoyés. Dans les années 30, des intellectuels de Moscou ou de Leningrad suspectés de menées anticommunistes. Des Coréens, des Polonais, des Allemands de la Volga, des Ukrainiens, des Tchétchènes et des Ingouches les ont suivis dans les années 40 : accusés d’intelligence avec l’envahisseur nazi ou l’ennemi japonais, ils ont été déportés en masse vers cette terre où il y avait de l’espace et où on avait besoin de bras pour appuyer l’effort militaire.
Staline est mort en 1953 ; le Karlag a cessé de fonctionner cinq ans plus tard. Ces enfants du goulag sont pourtant restés sur place, sur les lieux de leurs souffrances, là où leurs parents, un frère, une sœur, un oncle sont morts d’épuisement ou de faim. «Ils ne savaient plus où aller, dit Ekaterina Kuznetsova, historienne du goulag de Karaganda. Et les Kazakhs, que les Soviétiques avaient sédentarisés de force, les ont bien accueillis.» Beaucoup vivent donc ainsi : au milieu des fantômes. –
Le documentaire Les Enfants du goulag sera diffusé le 29mai à 21h30 sur France5. Réalisé par Romain Icard, écrit par Madina Djoussoeva et Guillaume Vincent, produit par Les Films en Vrac, il rassemble les témoignages inédits d’une quinzaine d’anciens enfants des camps.

PAVLINA PETKOVA, VIOLÉE ET ENCEINTE À 19 ANS

Si tu ne veux pas coucher avec moi, je te ferai violer par dix de mes hommes.» Pavlina Petkova, 82 ans, se souvient comme si c’était hier des menaces du chef du camp de Spask. Elle avait envie de vomir. Elle a fini par céder et s’est retrouvée enceinte. Elle n’avait pas 20 ans.
Ukrainienne, condamnée aux travaux forcés pour avoir critiqué les dirigeants communistes, elle avait été affectée à l’équipe de nuit d’une briqueterie. Elle a accouché de son fils Restislav dans un bâtiment de l’usine. «Deux pièces de la salle des fêtes étaient affectées aux jeunes mamans», raconte-t-elle. Les maigres rations étaient à peine améliorées quand on élevait un bébé : 200 grammes de pain, 400 grammes de lait et 60 grammes de viande par jour. Pour habiller Restislav, elle faisait du troc : une paire de gants contre trois jours de pain. Elle a pu garder son bébé pendant neuf mois avant que les autorités le placent dans une crèche, puis dans une école d’Alma-Ata. Elle ne l’a récupéré qu’à sa libération en 1956. Son fils a ensuite fait carrière dans l’armée. «Maismon passé politique a toujoursentravé son avancement.»

MOUTZOLGOV MAKASHARIP, INGOUCHE, DÉPORTÉ À 10 ANS

Sa vie, comme celle de centaines de milliers de Tchétchènes et d’Ingouches, a basculé le 23 février 1944. Des soldats ont fait irruption dans la ferme familiale et ont annoncé qu’ils avaient trois heures pour faire leurs paquets. Un voyage d’un mois debout dans un wagon à bestiaux, avec un seau de bouillie par jour pour tout le wagon. A peine arrivés au Kazakhstan, son oncle est mort d’épuisement et sa petite sœur a succombé à la faim. Pour abriter la famille, ses parents ont bâti une cabane en pisé, une zemljanka : un trou d’un mètre de profondeur surmonté de murets d’un mètre de haut. «Nous cachions du blé tombé des charrettes sous un tas de foin, dit-il.Ma mère fabriquait un peu de farine en les écrasant avec des pierres.» Quand la cachette a été découverte, son père a écopé d’une peine de quatre ans de camp disciplinaire. «Nous ne l’avons jamais revu, dit Moutzolgov. Mais nous n’avons jamais cessé de voler du blé. Sans ça, nous serionstous morts de faim.»

GALINA RAKHLEIEVA, NÉE AU GOULAG EN 1954

La maison qu’elle possède n’est autre que l’ancien poste de garde de Dolinka, la petite ville où l’administration centrale du Karlag – le goulag de Karaganda – avait élu domicile. En 1954, sa mère, une Russe du Kazakhstan, avait été condamnée au goulag pour un vol commis à Alma-Ata. «Elle avait volé pour manger», dit Galina. Elle était enceinte de quelques mois. Galina est donc née à Dolinka et a passé ses premiers mois dans le sovkhoze où travaillait sa mère. Lorsqu’elle a atteint sa première année, les responsables du NKVD local ont dit à sa mère qu’il était temps de l’envoyer dans un orphelinat. Ces institutions servaient à laver littéralement le cerveau des enfants pour qu’ils oublient leurs parents et deviennent de parfaits Soviétiques. Galina a finalement été arrachée à ce destin par ses grands-parents, qui sont parvenus à la récupérer et à la prendre chez eux. La libération de la mère de Galina a coïncidé avec la fermeture du Karlag. «On lui a proposé un petit boulot sur place et nous nous sommes d’abord installés dans les baraquements transformésen habitations, dit Galina. Ensuite, on a pu acheter cette maison où j’ai pu rester.»

IVAN KARPINSKI, LE RÉVOLTÉ DE KENGIR

D’un coup, le débit d’Ivan Karpinski s’arrête. Ses yeux bleu acier s’inondent de larmes. Il arrive à peine à articuler : «Et, et… les chars leur ont roulé dessus.» Ces images remontent à 1954, mais elles défilent encore, toutes fraîches, dans sa mémoire. Il avait 22 ans quand le camp disciplinaire de Kengir s’est soulevé et a tenu tête aux autorités pendant quarante jours. Un fait unique dans l’histoire du goulag, auquel Alexandre Soljenitsyne a consacré un chapitre de L’Archipel du goulag. Mais le prix à payer a été aussi élevé que la bravoure des forçats était grande. Les tanks de l’Armée rouge ont écrasé des prêtres et des femmes qui s’étaient dressés devant leurs chenilles, avant de mitrailler des centaines de détenus. Ivan, que le comité qui dirigeait l’insurrection avait chargé de monter la garde, a assisté, impuissant, à l’assaut des blindés et au massacre des détenus désarmés. Les autorités recensèrent 37 morts, Ivan, comme d’autres anciens détenus, parle de 600 victimes.
Nationaliste ukrainien, Ivan Karpinski était déjà parvenu à échapper au massacre de son village en 1946, en compagnie de sa mère. Mais dénoncé à 17 ans, il avait écopé de vingt-cinq ans de camps spéciaux pour détention de littérature subversive.
A sa libération en 1957, il est retourné dans sa chère Ukraine. Mais il n’était pas le bienvenu. Les responsables communistes lui ont promis une nouvelle condamnation s’il restait au pays. Il est donc revenu dans les steppes du Kazakhstan où il rêve de forêts de bouleaux, de terre noire et de champs de blé.

ZOYA SKLUDOVA, ORPHELINE, N’A JAMAIS CONNU SA MÈRE

Sur l’acte de réhabilitation de sa mère, Zoya Skludova possède la seule trace d’elle : le nom de Marfa Skludova, qui l’a mise au monde en 1947. Le reste ne consiste qu’en quelques bribes. Une famille de paysans biélorusses de la région de Minsk « dékoulakisés » . Sa mère déclarée ennemie du peuple, condamnée à dix ans de camp et expédiée au Karlag avant d’être à nouveau punie de dix ans et envoyée à Krasnoïarsk (Sibérie), où elle a été exécutée. Son père est inconnu. Zoya pense qu’il était chef de camp, qu’il avait abusé de sa mère et que le KGB n’a jamais voulu lui révéler son identité. Elle a grandi à l’orphelinat (sur la photo, à gauche) du NKVD près de Karaganda. Elle s’enorgueillit aujourd’hui de sa vitalité et va nager trois fois par semaine pour s’entretenir.

DINA CHOULKEVITCH IGNORE TOUT DE SON IDENTITÉ

Quand on quitte son pauvre appartement de Karaganda, Dina Choulkevitch lance un cri du cœur : «Publiez bien ma photo, quelqu’un me reconnaîtra peut-être.» Elle ne sait même pas quel âge elle a. Elle suppose qu’elle est née en 1940 mais aucun acte ne le prouve. Ses parents sont probablement morts pendant leur déportation. Etaient-ils Allemands, Polonais, Biélorusses, Russes ? Nul ne le sait. Elevée dans le même orphelinat que Zoya (sur la photo, à droite), Dina n’a, contrairement à Zoya, jamais trouvé la force de surmonter l’énigme de son enfance, trou noir de son existence. Elle a certes été mariée et a eu deux enfants, dont une fille qui vit en Allemagne. Mais, au crépuscule de sa vie, elle demeure inconsolable et se met à pleurer en évoquant ces parents qu’elle n’a jamais eus.

KONSTANTIN TEKINIDI, DÉPORTÉ À 7 ANS

L’histoire de sa famille est celle d’un long exode. Grecque de Trébizonde, sa mère a dû fuir les Turcs en 1916. Elle a connu son père, autre réfugié grec, à Maikop, dans le Caucase du Nord. Konstantin est né en 1934. En 1938, son père a été arrêté, jugé par une troïka et exécuté. Sa mère s’est retrouvée seule avec trois enfants. Avec l’offensive allemande de 1941, les autorités soviétiques ont décidé de nettoyer le Caucase de toutes les nationalités « suspectes », dont les Grecs, même s’ils étaient devenus soviétiques entre-temps. Après un voyage de plusieurs mois, Konstantin Tekinidi, sa mère et ses deux sœurs ont échoué au Kazakhstan à l’automne 1942. Les autorités les ont logés dans une étable sans porte alors que la température atteignait – 15 °C. Sa sœur a été terrassée par la tuberculose. En 1945, ils se sont enfuis vers Karaganda pour échapper au NKVD où ils devaient pointer chaque jour. Privé d’école pendant la guerre, il a rattrapé le temps perdu. Alors qu’il travaillait à la mine, il a pris des cours du soir. Et, à 40 ans, il a obtenu un doctorat de génie hydraulique et s’est imposé comme un expert du traitement des eaux. A Karaganda, il a créé une association culturelle grecque et y enseigne aujourd’hui la langue de ses ancêtres.

EMMA SCHWARTZKOP, ORPHELINE À 6 ANS

C’était en 1940. Elle se souvient d’un bateau puis d’un train. Elle voit encore sa mère la tenant par la main d’un côté tandis qu’elle tenait son petit frère de l’autre. Et puis sa mère a disparu. Elle avait 6 ans, son petit frère en avait 3. Ils ont erré, le ventre tenaillé par la faim. Son frère mangeait de l’herbe.«Un jour, il s’est misà enfler et puis il estmort.» Emma a été recueillie par une femme avant d’être envoyée à l’orphelinat d’Osakarovka, au nord de Karaganda. Elle ne connaissait que ses nom et prénom et ne s’exprimait qu’en allemand. «Ils m’ont interdit de le parler à l’orphelinat.» Il y avait si peu à manger que les enfants désagrégeaient les crottes de chèvres pour y trouver des grains de blé. Les mauvais traitements et les punitions pleuvaient sur ces rejetons d’ennemis du peuple.«Ils étaient méchants avec nous, dit Emma. Et ils volaient pour eux la nourriture qui nous était destinée.» Elle n’a commencé à se nourrir normalement qu’à son adolescence, quand elle a été affectée dans une usine de bottes de feutre. «La première fois que j’ai vu des graines de pavot sur des galettes, je les ai prises pour descrottes de mouches!»

Le Prince, le Cygne et le Tsar Saltan - dessin animé en russes et en français

LE PRINCE, LE CYGNE ET LE TSAR SALTAN – DESSIN ANIMÉ EN RUSSES ET EN FRANÇAIS

Version originale
Version française

Ce dessin animé russe est l’adaptation du « Conte du tsar Saltan » écrit en vers par Alexandre Pouchkine en 1831. Ce conte avait déjà été adapté par le studio Soyuzmultfilm en 1943, dans une version en noir et blanc et plus courte (35 minutes). Les deux versions sont très fidèles à l’histoire. Il existe également une adaptation live russe datant de 1966 ainsi qu’un opéra de Nikolai Rimski-Korsakov créé en 1900 dont un morceau en particulier, « le vol du bourdon », a acquis une grande notoriété. L’histoire narrée par Alexandre Pouchkine n’est pas tout à fait originale, il existe en effet de nombreuses similitudes avec d’autres contes plus anciens mais néanmoins peu connus du grand public. Tous ces contes on un commun des intrigues semblables tournant autour de la jalousie de deux sœurs envers leur cadette, de l’abandon à la mer d’un ou de plusieurs enfants, du souhait de vouloir se réaliser trois choses merveilleuses, etc. L’île de Bouïane n’est pas non plus une invention de Pouchkine, c’est une île magique qui apparaît dans les récits de la mythologie slave.
« Dans le Tsar Saltan, Pouchkine réussit ce tour de force de cadencer et de rimer avec aisance les paroles mêmes de sa nounou Arina Rodionovna. Son style était si nu, ses moyens si quelconques, ses épithètes si familières… C’est pourquoi les vers du Tsar Saltan chantent aux oreilles de tous les enfants russes. Ils ont bercé leur sommeil avec le papillote-ment rosé de la veilleuse. Ils font partie de la petite chambre quiète, du chaud silence, des dorures de l’icône, et du livre d’images ouvert sur le plancher. Grâce au Tsar Saltan, grâce aux autres contes de Pouchkine, chacun de nous a eu, penchée au-dessus du lit blanc, une Arina Rodionovna, toute voûtée, toute ridée et bourdonnante de paroles douces. »
Henry Troyat       

mercredi 15 mars 2017

La "Venise du nord" et ses merveilles...

LA « VENISE DU NORD » ET SES MERVEILLES… À L’HEURE DE LA GRANDE RUSSIE DE PIERRE LE GRAND : TOUT SIMPLEMENT MAGNIFIQUE !

Романс Берковского « Колечко » на слова Бродского

Из сборника «Новые стансы к Августе» – сборника любовной лирики Иосифа Бродского, посвященного М. Басмановой

basmanova-brodskiy-0000
муз. В.Берковский
сл. И. Бродский
Исполняет Полина Агуреева.

Пролитую слезу
из будущего привезу
вставлю её в колечко.
Будешь гулять одна,
надевай его на
безымянный конечно.
Ах,у других мужья
перстеньки из рыжья
серьги из перламутра.
А у меня – слеза
жидкая бирюза,
просыхает под утро.
Носи перстенёк,пока
виден издалека,
потом другой подберётся.
А надоест хранить
будет что уронить
ночью на дно колодца.

La Russie en 1917, état des lieux

La Fabrique de l'Histoire par Emmanuel Laurentin
 

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Réécouter Révolutions russes (1/4) : La Russie en 1917, état des lieux
53 min

«Projekt 1917», la révolution russe sur le net





Il y a très exactement 100 ans, le 15 mars 1917, en Russie, le tsar Nicolas II abdiquait et marquait ainsi la fin de la royauté. Cette période, instable, débouchera sur la Révolution d’octobre et l’arrivée des bolchéviques au pouvoir. Un journaliste russe Mikhaïl Zygar a créé un site internet qui permet de revivre toute cette période jour par jour.
Si on tape Projekt 1917 sur un moteur de recherche, on arrive sur un site avec les personnages et les évènements russes de l’année 1917 qui se racontent au jour le jour. Les personnages s’expriment comme s’ils écrivaient sur les réseaux sociaux, mais leurs propos sont authentiques comme l’explique Mikhaïl Zygar, celui qui a créé le site : « Depuis un an, nous avons travaillé sur une masse énorme de journaux, de mémoires, des lettres, des télégrammes, tout ce qu’on a pu trouver dans les archives. A ce jour nous avons près de 1 500 personnalités».
Météo, actualité du jour, personnages historiques
Chaque jour, le site indique le cours des marchandises, la météo ( à Petrograd, il faisait – 17° il y a cent ans). Et parfois il y a un journal télévisé fictif, qui permet de resituer les évènements, comme avant-hier, lundi 13 mars 1917, « 9h flash spécial : insurrection armée dans la capitale russe, 12h la Douma dissoute par l’empereur, 21h L’empereur décide de réprimer le soulèvement». On sent l’ambiance révolutionnaire ! Lundi 13 mars, sur le site,  il y avait aussi sur le site un dessin de la poétesse Anna Akhmatova, inquiète de la révolution en cours. Et une vidéo de l’époque, de Kerenski qui allait devenir le chef du gouvernement provisoire. Le théâtre de Pétrograd est fermé.
Nicolas II, Lénine and co
Ce 15 mars 1917 par exemple, Nicolas II est en province. On peut voir une photo de Pskov où il séjourne. Et il ne peut pas rentrer à Petrograd car les routes sont coupées. Mais l’empereur s’inquiète surtout pour la santé de sa famille. Il demande à son médecin si la maladie de son fils, qui est hémophile, est incurable. Puis Nicolas II a un échange avec l’état-major et ils conviennent que l’abdication de l’empereur est nécessaire : « En accord avec la Douma de l’Empire, nous estimons bien faire en abdiquant la couronne de l’Etat russe et en déposant le pouvoir suprême » peut-on lire dans sa déclaration d’abdication. Les royaumes européens s’inquiètent : le roi Georges V d’Angleterre écrit : « Tout cela est la faute d’Alexandra l’impératrice, et Nicolas a été trop faible ». Et pendant ce temps, Lénine qui vit en Suisse écrit à sa maîtresse française Ines Armand : « Le journal de Zurich dit que la révolution est victorieuse à Petrograd. Je suis hors de moi de ne pouvoir passer par la Scandinavie ».
1917-2017, une révolution russe sur internet
Le site existe aussi en anglais et il est interactif. On peut faire des commentaires et même écrire à 150 personnalités qui ont leur propre compte sur le réseau russe Vkontakte. Et vous pouvez devenir un personnage de l’époque : vous répondez à un questionnaire et le site vous attribue une personnalité, ballerine par exemple, contrainte à l’exil après la révolution ou cadet de l’armée impériale victime de la révolution, ou enocre marchand dont la propriété sera nationalisée.

mercredi 8 mars 2017

Cours de russe



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Женщины… Я люблю вас

Julien Clerc – Femmes je vous aime




Femmes… Je vous aime

Женщины… Я люблю вас

Quelquefois
Si douces
Quand la vie me touche
Comme nous tous
Alors si douces…
Quelquefois
Si dures
Que chaque blessure
Longtemps me dure
Longtemps me dure…
Femmes…Je vous aime
Femmes…Je vous aime
Je n’en connais pas de faciles
Je n’en connais que de fragiles
Et difficiles
Oui…difficiles
Quelquefois
Si drôles
Sur un coin d’épaule
Oh oui…Si drôles
Regard qui frôle…
Quelquefois
Si seules
Parfois elles le veulent
Oui mais…Si seules
Oui mais si seules…
Femmes…Je vous aime
Femmes…Je vous aime
Vous êtes ma mère, je vous ressemble
Et tout ensemble mon enfant
Mon impatience
Et ma souffrance…
Femmes…Je vous aime
Femmes…Je vous aime
Si parfois ces mots se déchirent
C’est que je n’ose pas vous dire
Je vous désire
Ou même pire
O…Femmes…
Порою
Такие нежные
Когда жизнь прикасается ко мне
Как и ко всем нам
Итак, такие нежные…
Порою
Такие жесткие
Что каждая рана
Долго живет во мне
Долго живет во мне
Женщины… Я люблю вас
Женщины… Я люблю вас
Я не знал простых
Я знал лишь хрупких
И сложных
Да, сложных
Порою
Такие смешные
У меня на плече
О да, такие смешные
Мимолетный взгляд
Порою
Такие одинокие
Иногда они этого хотят
Да но… такие одинокие
Да но… такие одинокие
Женщины… Я люблю вас
Женщины… Я люблю вас
Вы – моя мать, я похож на вас
И все вместе: мой ребенок
Мое нетерпение
И мое страдание
Женщины… Я люблю вас
Женщины… Я люблю вас
если порой эти слова разрывают меня
Этого я не смею вам сказать
Я желаю вас
Или даже хуже
О, женщины…

jeudi 2 mars 2017

103 года назад родился один из лучших комиков XX века Луи де Фюнес

Луи де Фюнес — один из лучших комиков ХХ века, которого называли «человек 40 лиц в минуту». В России ему была уготовлена особая роль: вместе с персонажами Леонида Гайдая он отвечал в кино за смешное.
В десятилетия дефицита зарубежных фильмов на советских экранах отдушиной были французские комедии, которые в изрядном по тем временам количестве закупали для проката, а потом долго крутили по телевизору. Герои их становились для шестой части суши почти такими же родными, как Трус-Балбес-Бывалый, или персонажи Эльдара Рязанова.
В ряду блестящих французских комиков той поры у Луи де Фюнеса — особая роль. Не красавец, рост метр шестьдесят четыре, крючковатый нос, забавная мимика, которую он, кстати, разрабатывал, наблюдая любимого диснеевского персонажа: селезня Дональда Дака, — так мог выглядеть любой из сослуживцев или соседей по подъезду приходящего в кинотеатр человека. Правда, сослуживцы и соседи не умели смешить, а де Фюнеса природа наделила этим талантом сполна.
Де Фюнес (Луи Жермен де Фюнес де Галарса) родился во Франции, но кровь его предков — испанцев и португальцев — наделила его темпераментом и энергией, которые будто разрывали полотно экрана.
В то, что именно актерство — его призвание, де Фюнес поверил не сразу. Был одаренным музыкантом и даже играл в джазе в Парижском кафе на Пигаль, но до этого перепробовал много нетворческих профессий: от коммивояжера до чистильщика обуви. Драматическому искусству начал учиться еще до войны, но бросил, испугавшись того, что режиссеры предлагали ему играть на сцене героев-любовников, а он, с его внешностью, комплексовал. Популярность пришла, когда ему уже исполнилось 44, а за плечами было почти восемьдесят киноролей формата «Кушать подано!»: в 1958-м на экраны вышел «Не пойман — не вор» режиссера Ива Робера, где де Фюнес сыграл браконьера по имени Блеро, человека, которого, несмотря на его нелады с законом, обожает весь городок. Точно так же полюбили его и зрители.
Подпорченный характер
В следующее десятилетие де Фюнес вошел уже известным актером — правда, с сильно подпорченным годами бесславья и безденежья характером. Шестидесятые для него — это бешеная гонка: по три, а то и больше фильма в год. В результате — внушительный список названий, многие из которых уже — часть истории кино: трилогия о Фантомасе — придуманная как пародия на Джеймса Бонда эта франшиза сразу же зажила своей, самостоятельной жизнью; «Большая прогулка» — наверное, самый светлый из посвященных войне фильмов (как и «Разиню», еще один звездный фильм де Фюнеса, эту картину снимал режиссер Жерар Ури, а партнером де Фюнеса был Бурвиль); «Жандарм из Сен-Тропе», который положил начало не только приключениям офицера полиции Крюшо (похожего на комиссара Жюва из Фантомаса, как родной брат), но и дружбе де Фюнеса и режиссера Жана Жиро. На экране, даже в эксцентричном «Оскаре», где де Фюнесу 53, и в «Человеке-оркестре», где ему уже 56, — актер демонстрировал блестящую физическую форму: бегал, прыгал, кувыркался, танцевал, совершал трюки.
Кадр из фильма «Фантомас»
В жизни — все чаще впадал в депрессию и жаловался на боли в сердце. В семидесятые темп работы резко снижается, но это не уберегает де Фюнеса от двух инфарктов подряд. Он покупает под Нантом замок, достойный потомка древнего португальского рода, увлекается садоводством, в особенности разведением роз.
Замок Клермон, в Ле Селье, на западе Франции.  Луи де Фюнес жил в Клермоне с 1967 по 1983 год. То есть до самой смерти.
Хочет вообще уйти из кино, но Клод Зизи предлагает ему роль популярного ресторанного критика, который борется за традиции французской высокой кухни против наступления фастфуда в фильме «Крылышко или ножка», и де Фюнес возвращается в профессию.
Кадр из фильма «Крылышко или ножка»
В восьмидесятом он даже пробует себя в режиссуре: вместе с Жаном Жиро переносит на экран пьесу Мольера «Скупой» — естественно, с собой в главной роли. Идею этой экранизации он вынашивал тридцать лет, и, как говорят, в его характере и характере главного героя было немало общего. Тем не менее фильм становится одним из немногих коммерческих провалов в биографии де Фюнеса.
Последней картиной, в которой он снялся, стала «Жандарм и жандарметки» — шестой фильм про жандарма Крюшо. Комедия по жанру, она оказалась мрачной по сопутствующей ей обстоятельствам: во время съемок умирает режиссер Жан Жиро. На склонного к ипохондрии де Фюнеса это производит сильнейшее впечатление: он уходит из жизни всего несколько месяцев спустя — 27 января 1983 года. Актеру было всего 68 лет, и слова о том, что французская комедия осиротела, совсем не звучали преувеличением.
Кадр из фильма «Приключения раввина Якова»
За прошедшие с тех пор десятилетия «второго» де Фюнеса так и не появилось: место человека, принесшего на экран традиции народного, площадного театра, до сих пор остается вакантным. Зато комедии с де Фюнесом смотрят все новые и новые поколения зрителей. А 1 июля 2013-го, в коммуне Ле Селье, неподалеку от замка, где он провел последние годы, по инициативе местных жителей открылся музей Луи де Фюнеса. И никому, даже самым юным туристам, увидевшим это имя в путеводителе, не надо объяснять, о ком идет речь.
Лариса Юсипова

Четыре кадра
Луи де Фюнес стал одним из гигантов галльской комедии, наряду с Фернанделем и Бурвилем. Его юмор, насыщенный энергетикой и гримасами, больше французов почему-то понимали только в СССР. Став настоящим антигероем комедии, он играл самых мерзких, алчных и раздражительных старикашек. Обычно комики стараются быть максимально милыми, но де Фюнес питал своих персонажей негативом и злостью. А со временем стал высмеивать в фильмах общество, переживавшее расцвет в 1960-х — его героями стали тираны и нувориши, глупцы и крохоборы. За свою 40-летнюю карьеру де Фюнес успел сняться более чем в 100 фильмах. И даже спустя 30 лет после его смерти люди не верят в то, что великий комик покинул их — и видеоролик на YouTube с заголовком «Луи де Фюнес жив! Шок, видео!» собирает более 2 млн просмотров. А сотни свидетелей до сих пор убеждены, что видели его с 1983 года в самых разных городах и местах мира, в том числе и в ресторане в его родном городе Курбевуа.
① «Пик-Пик» (1963)
Типичный говорливый французский бурлеск, после которого кинотусовка перестала звать де Фюнеса «Фю-фю», а перешла на «месье» и стала приглашать на крупные роли. Артист сыграл Леонарда Монестье, буржуа средних лет, для которого деньги и биржевые котировки важнее отношений с родными и близкими. Чтобы исправить пошатнувшееся финансовое положение семьи, он решает выдать свою дочь за неприятного ей наивного миллионера. «Пик-пик» стал началом долгого сотрудничества де Фюнеса с режиссером Жаном Жиро — вместе они снимут 11 фильмов, в том числе и серию картин про жандарма Крюшо, снискавших лютую популярность. В картине сыграла одну из своих первых крупных ролей ослепительная актриса Мирей Дарк, которую у нас узнают по глубокому декольте сзади — в фильме «Высокий блондин в черном ботинке».
② «Оскар» (1967)
Киноверсия спектакля, в котором де Фюнес нащупал и олицетворил своего персонажа, прыгающего по «классикам» в гостиной и наступающего ботинком — от переполняющих его чувств — на свой воображаемый нос. Спектакль в начале 1960-х шел с аншлагами, его посетили все значимые лица из киноиндустрии и наконец осознали, что этот лысеющий комик, обивающий их пороги, очень им нужен. По сюжету день крупного промышленника Бертрана Барнье начался с того, что его управляющий сначала признался в том, что влюблен в его дочь, а затем — что украл у него кругленькую сумму. Далее абсурд нарастает, как снежный ком. Высоколобые критики кривили нос, но отметили сходство де Фюнеса с Шарлем де Голлем. А в 1991 году в Голливуде затеяли ремейк бульварного фарса, пригласили Сильвестра Сталлоне и ошиблись сразу на нескольких уровнях.
③ «Татуированный» (1968)
В этой цветастой шестидесятнической комедии по тогдашней моде решили объединить двух суперзвезд французского экрана. Арт-дилер Мезрэ (де Фюнес), заметив на спине у усатого солдафона (Жана Габена) татуировку руки настоящего Модильяни, решает выгодно продать ее американским коллекционерам. Взамен на согласие татуированного Мезрэ соглашается сделать ремонт в его деревенском доме. Когда же выясняется, что вместо лачуги Мезрэ ждет ремонт огромного замка, а солдафон оказывается графом-легионером, задача становится практически невыполнимой. Помимо абсурдного фильм еще ценен и тем, что Габен с де Фюнесом не смогли найти общий язык на съемках: звезда Габена уже закатывалась, а на встрепанного коротышку зритель валил валом. Сложно сказать, что больше раздражало Габена — бесконечные импровизации де Фюнеса или его популярность, но известно, что вне съемочной площадки они не перебросились и парой слов.
④ «Разиня» (1965)
А вот с Бурвилем, любимым французским комиком, чей юмор был в основном словесным, де Фюнес спелся прекрасно. До «Разини» комедии во Франции снимали в основном на черно-белую пленку в одних и тех же декорациях. На фильм с участием Бурвиля и Луи де Фюнеса предоставили такой бюджет, что снимать можно было в цвете и на натуре во Франции и в Италии. В этой криминальной комедии недалекому труженику села Антуану Марешалю в качестве компенсации за разбитый драндулет богатый промышленник выдает роскошный кабриолет с телефоном и стереосистемой. Постепенно выясняется, что за этой милостью был тонкий расчет — теперь за Марешалем охотятся контрабандисты. Все аналитики предрекали этому проекту крах, однако вышло наоборот. Фильм собрал 12 млн зрителей во французском прокате и послужил вдохновением для советской «Бриллиантовой руки». Учитывая, что до «Разини» у де Фюнеса случились «Жандарм из Сан-Тропе» и «Фантомас», его звездный статус стал совершенно незыблемым (а в России эти фильмы крутят по ТВ и по сей день).

Илья Миллер
Источник : http://style.rbc.ru/view/art/571639f19a79472acdb357c8